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Du champagne à l’apprentissage et de l’apprentissage au problème du beau féminin

Posté : 25 avr. 2021 18:50
par BILL
Je retrouve Philippe DZL, ce bon danseur de rock ‘n’ roll, connu à l’école de danse AC à Chalon-sur-Saône. Nous nous embrassons, contents de nous retrouver, cependant je prends conscience que nous ne portons pas de masques protecteurs. Nous nous trouvons peut-être sur un autre plan que celui de l’épidémie. Je vois aussi son épouse, nouvelles embrassades. Puis Philippe, tenant une bouteille de champagne vide en main, me demande si j’en ai de pareilles car il peut, dit-il, en faire des objets décoratifs. Je réponds que mon père aussi transformait les bouteilles de champagne vides et il me vient en tête l’image d’une de ses transformations telle une superposition de trois ou quatre bouteilles de champagne vides avec des sortes d’ailettes, ressemblant un peu à un totem.

Je suis maintenant un enseignant dans une grande salle de classe qui est en même temps un dortoir avec des élèves. Ces derniers ont rangé des draps pliés juste derrière la porte d’entrée du côté où elle se rabat. Arrive le directeur de l’établissement, qui, du fait de la pile de draps, ne peut ouvrir complètement la porte. Il m’en fait la remarque en tant que responsable de cet espace. Puis, cherchant peut-être un autre prétexte pour me réprimander, il inspecte les tables d’élèves qui sont aussi des lits ! Il me fait remarquer que les oreillers sont sales. Mais les élèves interviennent pour dire que les draps mis derrière la porte sont destinés au lavage et que les oreillers ne sont pas sales mais, comme ils sont recouverts d’un tissu velouté, ce sont les reflets qui trompent. En passant la main sur l’un des oreillers, je montre au directeur que les fins poils du tissu lorsqu’ils sont rebroussés donnent l’impression que le tissu est maculé. Le directeur semble embarrassé.

Me voilà maître d’école dans une classe où je dois enseigner des notions d’arithmétique à des élèves du primaire, Sur une table sont posées des mètres-pliants en bois, comme ceux utilisés traditionnellement par les artisans et quelques petites bobines de fil métallique doré. Je dois leur apprendre à mesurer la longueur d’un fil déroulé, à l’aide du mètre pliant. Le mètre dont je me sers pour faire la démonstration est cassé à une extrémité mais je pense que cela suffira pour la démonstration. Les deux autres mètres étant en réserve au cas où. Des élèves qui étaient éloignés se lèvent de leur place pour venir voir de près mais je n’apprécie pas ce déplacement qui peut tourner au chalut et je leur demande de retourner à leur place. Ensuite je fais des recommandations sur la façon dont il faut déplier le mètre pour éviter de le casser.

Je vois des jeunes gens voulant créer des groupes musicaux et en quête de succès populaire dans une ambiance de showbiz. Dans ce but, certaines jeunes filles mettent leur apparence physique en avant mais en regardant leur visage je constate l’écart qu’il y a parfois entre désir et réalité…

Tout de suite après, je vois deux silhouettes de femmes aux physiques presque parfaits avec des galbes dont rêvent certains artistes. Elles sont vêtues d’une robe assez collante en tissu blanc écru qui, sans excès cependant, met en valeur leur esthétique naturelle. Puis la première des deux avance et je m’aperçois qu’en fait elle est enceinte, ce qui n’était pas évident à première vue. Et me voilà plongé dans une série d’interrogations concernant la finalité de la beauté féminine. Et si elle n’était finalement qu’au service de la reproduction de l’espèce humaine ! Cela sans que les êtres concernés, hommes et femmes mais en particulier les femmes, en soit bien conscients !

Voilà donc les séquences du rêve. Et ce que cela m’inspire pour le moment :

Le personnage de Philippe, très bon danseur de rock ‘n’ roll et viticulteur bourguignon me rappelle l’époque où je m’enthousiasmais pour ce que l’on appelle les danses sportives et de salon. Pendant une dizaine d’années elles m’ont apporté beaucoup de satisfaction et une forme de libération physique qui me faisait beaucoup de bien. Mais j’ai renoncé à la danse, comme à la peinture pour me concentrer sur une démarche plus essentielle concernant ce que l’on appelle, faute de mieux, la réalisation de soi. Dans la réalité je n’ai pas revu Philippe, depuis une vingtaine d’années. L’absence du masque et l’appréhension qui s’en suit doit sûrement exprimer mon souci actuel des gestes barrières et d’une façon plus générale le contrôle que je mets dans mes contacts au service de mon choix de vie. Ici donc l’enthousiasme que peut représenter ce qui se rapporte à la danse et tout ce qu’elle représente comme technique créative de bien-être et d’épanouissement à la fois physique et social, est tempéré par des choix d’orientation qui m’orientent davantage vers l’introversion.

Si la bouteille de champagne est vide c’est que la fête a été consommée et le fait de vouloir faire quelque chose d’intéressant avec la bouteille vide me paraît problématique. Soit c’est dérisoire une sorte récup‘Art quelconque, soit cela représente une possibilité de sublimer certaines frustrations elles-mêmes (bouteilles vides)… Mais dans le rêve je réponds que mon père, personnage qui était apparu avant le rêve des varices avec son dos en piteux état, et sur lequel j’ai fait une méditation rétrospective de soins, après que FLS ait attiré mon attention sur ce point, peut dresser un totem avec des bouteilles de champagne vides ! Curieuse construction qui pourrait peut-être indiquer que quelque chose de positif s’est produit dans l’évolution de l’image paternelle pour arriver ainsi à jouer avec les bouteilles de champagne vides, tout en leur donnant des ailes. Mais il reste quand même à approfondir…

Dans cet épisode sur la classe dortoir, le moi conscient, c’est-à-dire moi-même dans le rêve, aurait dû penser à une plus juste évacuation des draps négligés qui probablement doivent représenter des états d’esprit saturés, confus, négatifs avant et/ou pendant le sommeil et laissent leurs traces dans les draps virtuels qui enveloppent le dormeur.
Les oreillers sont encore plus significatifs dans la mesure où la tête y repose avec les états d’esprit, l’humeur ou la direction mentale dans laquelle on s’endort. Or si les oreillers sont symboliquement veloutés et propres cela présage des nuits plus agréables que lorsque la tête est posée sur un oreiller négligé. Et si l’on s’est endormi avec des représentations à rebrousse-poil on peut quand même connaître quelques rêves agités, je pense.

Dans la séquence où je suis instituteur, la leçon d’arithmétique renvoie aux bases du calcul juste et de la mesure en toutes choses, du moins théoriquement. S’apprendre à soi même, via ses élèves intérieurs parfois indisciplinés, à mesurer tout ce qui « se déroule » dans ma vie. Mais mesurer c’est aussi vouloir savoir, connaître de façon rigoureuse, c’est la base de la connaissance scientifique. La science mesure tout, par toutes sortes de moyens et une connaissance scientifique sans mesure ou évaluation chiffrée n’est plus une science de nos jours. Appliqué au rêveur ici c’est rechercher comprendre, se comprendre, avec une certaine objectivité

Les bobines de fil doré, je ne saurais dire si c’était du cuivre ou de l’or, plutôt du laiton (cuivre + zinc) très malléable. Je n’ose pas trop filer la métaphore avec fil de la vie, fil du rêve, fil de la pensée…
Le mètre-pliant est bien une unité de mesure pratique car il n’est pas d’une grande précision, pas autant que le ruban métallique ou le mètre-laser contemporains, mais il a beaucoup servi jusqu’à nos jours, il nécessite néanmoins une certaine précaution car il est souvent en bois.
Dans la symbolique des outils du compagnonnage on peut assimiler le mètre à la règle même s’il est pliant ici dans ce rêve, ce qui lui confère une certaine souplesse par rapport à la rigidité d’une « règle » en bois ou fer. Ce qui revient à user de modération dans tout ce que l’on cherche à mesurer avec rigueur surtout quand cela concerne les choses humaines, certains comportements ou actes. (La miséricorde équilibre la rigueur dans la Kabale) et cela me rappelle la tirade de Philinte à Alceste dans le Misanthrope de Molière : « La parfaite raison fuit toute extrémité et veut que l’on soit sage avec sobriété. » Donc de la mesure dans la mesure c’est peut être pour cela que dans le rêve le mètre est pliant. …
En m’inspirant de la rubrique « mesurer » de Wikireve, j’aurais tendance à dire aussi que le mètre est l’unité de mesure des dimensions spatiales mais ici on mesure une ligne, un fil qui peut représenter beaucoup de choses. Mesurer est très important en plusieurs sens, même un poète comme Horace dit qu’ « il faut de la mesure en toute chose ». Sans doute faut-il changer d’étalon de mesure lorsque l’instrument qui sert à mesurer est comme ici cassé ou usagé, changer ses critères d’appréciation.
L’apprentissage efficace suppose une certaine discipline mentale pour favoriser l’attention d’où le renvoi des élèves à leur place. Lorsqu’on ouvre ce type de mètre composé de plusieurs segments de 20 cm chacun et articulés les uns aux autres, il fait des zigzags mais on peut le redresser bien sûr. Quoi qu’il en soit, il faut apprendre à le manipuler avec précaution pour ne pas le tordre ou le casser. Donc procéder avec mesure, délicatement pour peser mesurer, compter d’une façon générale pour porter des jugements


Les jeunes gens en cas de succès populaire sont peut-être des désirs ou ambition anciennes par rapport auxquels j’ai pris du recul sans regret.

Les deux silhouettes féminines élégantes, vêtus de blanc participent probablement de certains de mes idéaux esthétiques et fantasmes féminins, mais je réfléchis souvent sur la problématique du beau, avec les idées de Platon à l’appui, et je m’interroge toujours sur la véritable finalité des perceptions dites esthétiques, notamment en ce qui concerne les anatomies en général car une «belle anatomie» est une expression qui satisfait tout autant l’artiste en recherche de formes harmonieuses que le scientifique qui y voit la condition même du bon fonctionnement organique. Cela rejoint l’esthétique fonctionnelle qui est censée être au service du vivant, des mouvements du corps et de l’utile en général En fait pour éviter certaines confusions entre la perception artistique et la perception courante, il vaut mieux distinguer ici la beauté artistique qui porte sur des œuvres d’art de la perception de la beauté des formes naturelles. Le cheval de course que nous trouvons le plus beau, ne serait-il pas celui qui est anatomiquement le mieux conformé pour bien courir par exemple ? Pour ce qui est des êtres vivants la perception du beau ne rejoint-elle pas souvent celle du fonctionnel, mais tout le monde n’est pas d’accord…Mais la problématique se poursuit avec la perception de l’image d’une femme enceinte. Elle peut évidemment représenter un autre type de beauté que des peintres et photographes ont su mettre en lumière, avec beaucoup de valeur affective ajoutée inspirée par la maternité, le ventre, la vie, etc. C’est incontournable mais, sans vouloir réduire les choses à des finalités purement biologiques ni trop démystifier l’idéalisme souvent accompagné d’un certain sentimentalisme, on peut quand même s’interroger sur la vraie nature de nos attractions esthétiques quand elles concernent en particulier l’attraction sexuelle dans les deux sens ou le physique joue un rôle important, cela en s’appuyant par exemple et sans forcément totalement les partager, sur les réflexions du philosophe Arthur Schopenhauer avec sa Métaphysique de l’amour où la beauté des formes est avant tout au service d’un vouloir vivre très instinctuel.

C’est tout pour le moment, Bill

Re: Du champagne à l’apprentissage et de l’apprentissage au problème du beau féminin

Posté : 27 avr. 2021 15:36
par LFS
Bonjour Bill

J'aime bien vos titres. Comme vous interprétez vous-même vos rêves, et c'est juste, je vais me contenter de vous souligner ce qui ne vous est pas nécessairement apparu puisque vous êtes le concerné. Et comme chacun sait, "le cordonnier est le plus mal chaussé"

Par réflexe, je suis allée voir ce que donnait " DZL" dans google. C'est toujours amusant. Et dans ce cas, cela vous renvoi à un institut d'ongleries - > DZL (COSMETICS & FASHION) :idea:
Je comprends toutefois que vous voulez préserver l'anonymat de votre ami.
Oui les références au masque en songe sont liées aux pollutions psychiques de cette période. D'ailleurs, je viens de rajouter une page spéciale masque anti-covid suite à la nième nième consult en privé qui relatait d'une promenade dans la rue sans masque.

Ce Philippe qui, comme par hasard, a le même prénom que votre médecin, s'accorde, d'après ce que vous dites à l'enthousiasme. je garde cela comme mot-clé.
Or, vous dites dans vos commentaires
Mais j’ai renoncé à la danse, comme à la peinture pour me concentrer sur une démarche plus essentielle concernant ce que l’on appelle, faute de mieux, la réalisation de soi.
Très bien ! Et si la danse était un outil pour favoriser la réalisation de Soi ? .... dans ce cas, la danse qui relance l'enthousiasme serait essentielle ? .... d'ailleurs, elle l'est pour certains.
Qu'entend-on par Réalisation de Soi ? Personnellement, la réalisation de soi est l'épanouissement que l'on retire dans la vie, dans qui l'on est et dans ce que l'on fait. Les outils, danse, théâtre, tricot, lecture, musique, écriture...., peuvent aider à la réalisation de Soi.
Ne sont réalisées que les personnes qui ressentent le sentiment de satisfaction, de plein épanouissement. (Dans les des psychopathes et criminels, il ne s'agit pas de satisfaction de jouissance perverse, plaisir immédiat, je précise au cas où ... )
Aussi, voir la réalisation de soi uniquement par le prisme de l'introversion qui est quelque peu en dissonance avec le mot introspection comporte des risques. Par exemple, de devenir complètement a-social :grin:

Comme je pense que vous en êtes loin, le rêve met en lumière uniquement des réajustements intellectuels pour vous obliger à aborder vos concepts autrement.
Passons au draps pliés. Le DRAP renvoie aux problèmes de famille, "on lave son linge sale en famille", et à la couche donc à l'intime, à l'intériorité... Ce qui n'est pas complètement le cas avec l'oreiller. On ne voit jamais ce qu'il se passe sous les draps.
PLIÉS et parce qu'ils sont destinés au lavage, ces draps disent que vous avez clôt beaucoup de chapitres de votre vie et que vous êtes prêt à aborder la prochaine phase de vie plus léger.

Les oreillers moirés par les effets du VELOURS décrivent parfaitement, je trouve, les réajustements à opérer.... avec discernement et circonspection. Voir les choses tous tous les angles.

Ensuite, je lis en raccourci : "Le maître qui utilise des mètres". Ce genre de répétition dans les songes est pour frappé l'entendement. je vois aussi que ce sont les élèves qui tiennent tête au directeur, l'autorité donc, et par extrapolation le directeur figure le Père. Possible qu'au détour de ce rêve, il y ait eu un petit différend passé avec une autorité, père ou autre, qui ait rejailli.

Ce mètre qui se plie et se déplie, qui risque de casser, vous exhorte à la précaution et vous en avez bien conscience. Dans la foulée, il vous exhorte à plus de souplesse et pose la question, de "Comment mesurer, Que mesurer ?"
La ligne droite est-elle toujours en rapport avec le chemin le plus court ? .... Je rappelle que vous avez parlé de réalisation de Soi. Et dans le domaine, les détours comme les pauses sont très instructives et enrichissantes.

L'ambiance show-biz vous renvoie à Philippe DZL du début de votre vie. Les jeunes filles en blanc dont vous pouvez appréciez les formes mettent en évidence votre idéalisme avant vos "de mes idéaux esthétiques et fantasmes féminins", pour reprendre vos mots, et votre quête d'absolu en toute chose.
BLANC . Cela étant comme il s'agit de blanc écru, j'en déduis que vous avez eu le temps d'être désabusé et que vous avez saisi que l'absolu et peut-être aussi l'esthétique doivent rester inaccessible aux communs des mortels que nous sommes.

L'une d'elle est enceinte, ce qui augure de grandes joies pour la vie éveillée. C'est un élément très encourageant dans le rêve.

PS : A propos des bouteilles de champagne réutilisées pour des oeuvres d'art ou des totem, j'ai de suite pensé à Mickael Reynolds , mon architecte préféré, qui a élaboré les maisons autonomes avec de la récup de bouteilles de lait (Son père était le patriarche d'une famille de 10 enfants et il était laitier d'où le sens de la récupération). je vous laisse aller VOIR.

A Bientôt
LF


Re: Du champagne à l’apprentissage et de l’apprentissage au problème du beau féminin

Posté : 27 avr. 2021 21:19
par BILL
Merci L.F.S Comme vous touchez juste ! Mon interprétation n’est qu’une tentative ou, pour mieux dire, une approche et je vous suis reconnaissant de tous les points sur lesquels vous mettez l’accent afin de conduire effectivement à une meilleure compréhension des concepts avancés. Les rêves posent parfois de sacrées colles et je pense de plus en plus qu’un regard extérieur expérimenté est indispensable pour y voir plus clair. Comme le dit un de mes amis, philosophe, nous sommes pleins de points aveugles et d’angles morts. Quelqu’un qui a une pratique comparative des rêves finit par avoir une vision précise et juste de leur contenu. Pourquoi s’en passer ! Vouloir faire tout, tout seul, est quand même un signe d’orgueil incroyable. J’aime bien le proverbe qui dit : « On ne doit jamais dire, Fontaine je ne boirai pas de ton eau. » Il n’y a peut-être que certains grands rêves que je considère d’ailleurs comme des sortes d’expériences initiatiques, qu’il faut savoir garder pour soi. Je crois que vous le suggérez, d’une certaine façon, dans Arrière-monde à propos des différentes catégories de rêves. J’ai trouvé ces pages très instructives et cela correspond à la pratique empirique que j’ai du rêve, d’une certaine façon, cela reflète la distinction des plans de conscience faite par certains auteurs expérimentés dans le domaine, ainsi que les différents états modifiés de conscience comme vous en traitez, il y a bien gradation et pas seulement différence, me semble-t-il.

Si la danse m’a beaucoup apporté en tant qu’expérience d’épanouissement physique et social, (j’avais une prédilection pour les magnifiques musiques de jazz dansantes, si entraînantes et si dynamiques.) D’un autre côté j’aurais presque fait ma devise de celle de Descartes : « Je m’avance masqué ». C’est étonnant pour l’auteur du Discours de la méthode. Mais sa prudence était de mise dans un XVIIe siècle qui sentait encore l’inquisition. Or ce Descartes avait en même temps une expérience des rêves et de l’introspection bien plus riche que ce que l’on croit mais surtout dans sa jeunesse, après, l’excès de rationalisme a dû faire quelques dégâts…

Voilà qui ramène justement à la question de soi ou du soi… Je suis parfaitement d’accord que les arts en général et les occupations dans lesquelles on s’investit avec conviction contribuent grandement à notre épanouissement. Sans doute utilise-t-on ce terme de « soi » avec des sens assez différents. En parlant de soi, on parle souvent de notre moi. Et certains auteurs emploient les mots Moi ou Soi avec une majuscule pour indiquer qu’ils on un autre sens que celui des mêmes mots avec une minuscule – Un philosophe comme Bergson parlera de « moi apparent » et de « moi profond ». Chacun son vocabulaire. C’est dans ce sens que j’ai écrit soi, mais j’ai oublié la majuscule. Ça paraît probablement un peu prétentieux et décalé de dire que l’on recherche le Soi, cette partie de nous-mêmes plus large et plus authentique que le moi, comme si on allait à la chasse au dahu…

En fait mon intérêt m’a conduit assez tôt à m’intéresser passionnément à des sujets qui touchent au mystère du monde et de l’être humain, au-delà des apparences. J’aime le monde tel il m’apparaît mais je suis persuadé que bien des aspects du réel nous échappent. Je me suis intéressé à beaucoup de choses, au symbolisme astrologique captivant, à la graphologie, à la psycho-morphologie, à l’alchimie, à l’hermétisme, etc, aussi je connais les dangers de l’éparpillement. Certains philosophes qui ont le sens du mystère du monde, ont attiré mon attention vers ce que, faute de mieux en appelle, l’ésotérisme, l’occultisme. Cependant, je ne m’amuse pas à faire tourner les tables, mais je suis tout à fait convaincu que tout n’est pas matériel. Donc ce retrait volontaire que j’appelle « introversion » ne consiste pas à chercher à vivre tout le temps, le regard tourné vers l’intérieur et à me couper du monde, sauf que je suis moins axé sur les pratiques sociales telles que la danse ou d’autres arts et loisirs. C’est un mode de vie volontairement choisi, sans frustration, et qui est liée à une quête, ou tout au moins à une étape d’une quête, nécessitant une certaine ascèse, un certain renoncement à des activités en elles-mêmes fort enrichissantes, mais qui peuvent, ne serait-ce que par le temps qu’elle prennent, détourner du but, au risque que l’on paraisse un peu asocial. C’est bien ce que font d’ailleurs des artistes, des écrivains, des chercheurs, à certaines périodes de la vie, parfois assez longues mais indispensables à leur travail. De plus, c’est vrai, que je suis désabusé de certaines activités sociales dans le sens que Blaise Pascal, dont vous aviez retenu la belle citation sur l’imagination, donne au mot « divertissement », un des plus importants de sa pensée qu’il prend bien sûr dans le sens non pas d’amusement mais de détournement de l’essentiel. Je fais cependant cette réserve que ce n’est pas pour me convertir à une institution ou à une foi religieuse particulière sur laquelle on peut parier.

Ce qui m’intéresse, en fait, c’est ce qu’il y a derrière le religieux, derrière les pratiques, derrière les croyances. C’est la recherche d’une conscience plus haute, la transcendance et, pourquoi avoir peur des mots, l’absolu, comme vous dites,. C’est dans ce sens que je parle de réalisation de soi et j’aurais dû dire du Soi. C’est-à-dire de ce qu’il y a sans doute de plus profond et le plus impérissable en nous qui somment effectivement mortels selon notre sentiment commun. Appelons-le l’âme si l’on veut ou le Soi, différent du moi, ce sentiment que nous avons de notre personnalité de notre réalité limitée . Jung, que vous connaissez bien, il me semble, m’a beaucoup apporté en allant de la psychologie profonde à la métaphysique même s’il s’en défend et veut être pragmatique. Mais sur la nature du Soi, il reste quand même assez flou sinon contradictoire et je ne suis pas le seul à dire cela, alors que les grands yogis de l’Inde, et d’autres maîtres spirituels (je partage les réserves que l’on peut faire sur le mot maître) en ont une approche plus homogène, selon ma compréhension. Néanmoins je dois beaucoup à Jung comme un des meilleurs conseillers pour la connaissance du psychisme humain. Avec le bouddhisme c’est plus radical, que dans l’hindouisme, pas d’âme, pas de Soi, mais on rejoint l’absolu d’une autre façon, si j’ai bien compris, encore que le bouddhisme, suivant ses différentes branches, se nuance aussi. Quelle aventure !
Mickael Reynolds, quelle bonheur d'intelligence !

Merci pour vos remarques très suggestives, Bill

Re: Du champagne à l’apprentissage et de l’apprentissage au problème du beau féminin

Posté : 27 avr. 2021 22:02
par LFS
J'ai oublié de vous dire ... à propos du mètre qui mesure. En d'autres lieux, La FM pour ne pas la nommer, c'est la règle qui mesure, bien droite celle-ci et parfois aidée du compas.

Quant à Descartes : « Je m’avance masqué ».... Moi aussi, en ce moment, vous aussi, tout le monde en fait. Et bien que cela soit insupportable, j'ai eu de retours des avantages du masque à savoir que les rapports avec l'Autre 5-6 mois se sont modifiés. Moins de cris, moins d'agacement, moins d'agressivité .... Il oblige à une parole plus posée.

« Je m’avance masqué » rejoint en partie, le "pour vivre heureux, vivons cachés".
Enfin, Descartes était aussi un très bon astrologue. Je crois que les pseudos disciples de Descartes ont confondu pragmatisme et matérialisme. Son "Je suis - Ego - donc j'existe" est évident, quand il n'y a plu du tout d'égo l'individu devient personne, un zombie au mieux, au pire il est mort. Être conscient de "Je suis donc j'existe" est le début de la réalisation de Soi. Mais ce n'est que mon avis.
Pour préciser sur le spirituel, j'ai pratiqué assidûment le bouddhisme ZEN. Une pratique qui mène à l'éveil sans passer par des interdits ou des diktats religieux étant donné que ce n'est pas une religion. Tout passe par le corps, la terre et le ciel.

A demain LF

Re: Du champagne à l’apprentissage et de l’apprentissage au problème du beau féminin

Posté : 28 avr. 2021 18:26
par BILL
Oui tout cela et vrai. La FM donne le vertige de l'infiniment petit tout aussi exaltant que l'infiniment grand. Vos remarques me poussent à approfondir. Merci

Re: Du champagne à l’apprentissage et de l’apprentissage au problème du beau féminin

Posté : 01 mai 2021 19:20
par LFS
::A